“Investir dans nos enfants c’est investir dans notre futur”

participants making organic manure

A une semaine du 30ième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant, ce message, prononcé par Paulette Lenert, Ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire au Luxembourg, a résonné tout le long de la soirée du 14 novembre 2019 à l’Auditorium de la Banque de Luxembourg. L’ONGD-FNEL y organisait une conférence pour partager le travail de Umbrella Organisation Nepal (UON) et le témoignage de l’une de leurs anciennes bénéficiaires, Rajani Gurung.

 

Au travers d’un documentaire réalisé par Marc Hammer, le public a pu découvrir la vie de Rajani, née dans les montagnes du Népal, et jeune victime du trafic d’enfants qui sévit encore aujourd’hui dans le pays. Après un court séjour dans un orphelinat mal géré de Katmandou, elle a rejoint un foyer de UON où elle a pu reprendre sa scolarité dans un encadrement sain et enrichissant.

 

Tsewang Norbu Lama, UON Country Director, a expliqué que son organisation a été créée en 2005 pour atténuer les effets de la traite et du déplacement sur les enfants vulnérables, en ouvrant des foyers d’accueil à Katmandou. Après qu’il soit devenu évident qu’un grand nombre d’enfants confiés à leurs soins avaient des papiers falsifiés et un ou plusieurs parents en vie, UON a décidé en 2009 de se concentrer sur la réintégration des enfants en commençant un long travail pour retracer les familles des 400 enfants qu’ils soutenaient. Dans le cas de Rajani il aura fallu 3 années pour retrouver son père et ses tantes et grands-parents.

 

En 2017, le « Nepal Children Act » a été établi par le gouvernement népalais et a défini pour la première fois le terme de « trafic ». Cet acte montre que le pays se donne désormais les moyens pour protéger ses enfants et agir légalement contre les trafiquants. UON de son côté travaille désormais directement auprès des communautés, avec des formations génératrices de revenus et des campagnes de sensibilisation, afin de prévenir les causes du trafic et agir sur le problème à sa source.

 

Rajani et Tsewang ont également mentionné la discrimination à l’égard des femmes, particulièrement dans certaines zones rurales où « elles n’ont pas le droit de prendre leurs propres décisions ». C’est sur cette société patriarcale et ses dérives telles que l’abandon scolaire des filles et le mariage précoce que Rajani souhaiterait agir. Elle poursuit aujourd’hui des études supérieures en travail social et travaille en parallèle pour l’organisation Days for Girls Nepal, pour laquelle elle délivre des formations sur des sujets telles que l’hygiène menstruelle, l’auto-défense et l’autonomisation : « J’ai trouvé mon bonheur en partageant ma connaissance et en aidant les autres ».